traditions de Noël Corse
-
-
-
-
-
-
- buone natale à tutti, bon noël à tous
pace è salute. paix et santé. -
-
- La fête de Noël est moins marquée que dans d'autres régions. Le père Noêl n'est apparu en Corse que ces soixantes dernières années.
Autrefois, c'était l'enfant Jésus qui apportait les bonbons aux enfants.
De même, les crèches sont sur l'île une tradition récente.
Seul l'enfant Jésus, habillé en blanc pour la nuit de Noël et en rouge
pour l'Epiphanie, apparaissait, placé sur le tabernacle de l'autel voilé.
Lorsque le prêtre entamait le Gloria, on tirait le rideau et l'enfant Jésus
devenait visible. C'était la façon de célébrer son apparition.
Trois messes avaient lieu pour célébrer Noël .
La tradition du réveillon de Noël n'est venue que bien plus tard.
La bûche de Noël
On met dans la cheminée, autant de bûches qu'il y a d'individus
vivant au foyer. Si l'on oubliait une bûche, il y aurait une mort dans
la famille, dans l'année qui vient.
Dupin, à la fin du XVIIe siècle avait noté une coutume différente
qui semble avoir disparu aujourd'hui :<< La veille de noël on met
une grosse bûche au feu et l'on prépare un bon souper.
Au moment de se mettre à table, le père de famille fait mettre tous
ses enfants à genoux autour de la cheminée, tenant ainsi que lui, une
feuille de laurier.
Le père de famille tient de plus un verre rempli de vin.
Lorsque chacun a pris place, il récite quelques prières.
Il ordonne ensuite à ses enfants de jeter leur feuille de
laurier dans le feu, par rang d'âge, en commençant par le plus jeune.
La mère les imite et, après elle, le père y jette aussi sa
feuille et son vin. >>
Le bûcher de Noël
Si la fête de Noël est essentiellement familiale, le rite du feu
y a également une dimension communautaire plus large.
C'est ainsi que, à Casamaccioli, les enfants font la quête des
bûches afin d'allumer un grand feu devant l'église. Chaque famille
donne autant de bûches qu'il y a de personnes dans la maison,
et on en donne même pour les morts de la famille.
Autrefois - et encore de nos jours dans quelques villages - dès le
matin du 24 décembre, les enfants se mettaient à prépare le
"Rocchiu". Jean-Claude Rogliano dans Mal'Conccilio décrit le Rocchiu :
<< Selon la tradition, ce bûcher de la nuit de Noël doit
être dressé avec du bois provenant uniquement des
jardins ou de champs.
Aussi, tous les enclos recevaient-ils la visite de bandes de
gamins en quête de souches, de piquets, d'échalas ou de
débris de clôtures.
Ils les réunissaient en d'énormes fagots qu'ils charriaient à la
traîne dans les ruelles, jusqu'à la place de l'église, avertissant
les gens de leur passage en criant : "Au Rocchiu !".
Et tout le village, en chœur, reprenait le même cri. >>
Le bûcher était allumé à la sortie de la messe de minuit.
Le lendemain, les villageois venaient ramasser les braises encore
fumantes pour les mêler à celles de leurs cheminées.
La magie et les sortilèges
C'est le soir de Noël que se transmet , en génération alternée
(de grands-parents en petits-enfant), l'incantation qu'utilise le
signadore ou la signadora, doués de pouvoirs extraordinaires,
qui guérissent l'âme ou le corps et qui sont capables d'exorciser
le mal, par des techniques appropriées, qu'ils ont acquises eux-mêmes
par initiation un soir de Noêl.
Si l'on dévoile les prières "e prigantule" du rituel, ou si on les transmet
hors de la date voulue, le pouvoir est perdu.
Le repas de Noël
Dans la tradition le repas de Noël, comme celui de Pâques, comprend
du cabri ou de l'agneau, rôti ou en sauce (ou les deux), que l'on mange
avec des lasagnes ou de la pulenta. Les lasagnes se retrouvent
également au menu de l'Epiphanie et du Carnaval.
Avec les œufs de mulet, cuits au soleil, la Corse a son caviar,
mais prisuttu et coppa forment également une ouverture idéale
pour un repas de fête.
Une brouillade d'œufs aux oursins à l'huile d'olive, puis du cabri au
four ou a l'istrettu par la réduction d'une sauce au vin rouge sont
un repas de Noël traditionnel.