Hymne de la Corse
L'hymne corse est à l'origine un chant religieux dédié à la Vierge.
A la fin du XIe siècle, l'évêque du Puy, Adhémar de Monteil écrit, en latin, le Salve Regina. Il deviendra l'un des chefs de la première Croisade. Il meurt à Antioche en 1098.
A la fin du XVIIe siècle, le jésuite Francesco de Geronimo, originaire de Grottaglie (province de Tarente) s'occupait des plus démunis des quartiers mal famés de Naples. Il désirait leur offrir une version du Salve Regina qui puisse être comprise par tous. Ce n'est pas exactement une traduction du texte latin.
Les relations entre Naples et la Corse sont assez étroites : des Corses vivent à Naples et des hommes d'église Napolitain vont prêcher en Corse... Ce chant d'origine napolitaine se fait alors connaître en Corse.
Il existe plusieurs versions du texte : certains mots italiens sont parfois remplacés par des mots corses : le -o devient souvent -u et le titre peut s'écrire Dìu vi salvi, Regina.
N'oublions pas qu'à l'époque de Pasquale Paoli, on n'écrivait jamais en corse mais en italien ! Les paroles sont dépendantes de la musique et il est impossible d'avoir une version totalement corse, ou alors il faudrait modifier le texte.
On constate deux variantes dans l'hymne corse par rapport à l'original :
disperati > tribolati (seconde strophe) : c'est sans doute une variante napolitaine
nemici vostri > nemici nostri (dernière strophe) : ce changement est d'une importance capitale ! À l'origine, le chant religieux évoque les ennemis de la Vierge, c'est à dire le malheur qui frappe les pauvres de Naples.
Les Corses ont fait d'un chant religieux un chant guerrier. La Vierge n'est pas évoquée pour protéger les plus malheureux mais pour protéger les Corses contre leurs ennemis !
Ce chant est devenu l'hymne corse en 1735, suite à une révolte des Corses contre Gênes. Le drapeau corse est alors une bannière à l'image de la Vierge. Mais Gênes redevient rapidement le maître de l'île et les chefs corses, dont le père de Pasquale Paoli, doivent prendre le chemin de l'exil qui conduit la famille Paoli... à Naples.